LE PETIT ALBERT
AVIS AUX APPRENTIS SORCIERS ET MAUVAISES GENS, GREDINS ET MÉCRÉANTS, PASSEZ VOTRE CHEMIN ! CETTE LECTURE VOUS EST INTERDITE !


Le PETIT ALBERT est un livre de recette magique qui date de 1695. On ne retrouve plus d’exemplaire de cette date, mais cela ne signifie pas qu’il n’existe plus car les possesseurs n’en parlent pas et le simple fait de l’évoquer provoque frayeur et suspicion…
Les recettes sont difficiles à mettre en pratique de nos jours, mais on attribue des vertus au simple fait de posséder le livre ; surtout si le propriétaire a pris soin de le faire bénir à l’insu du curé, en le cachant sous la nappe qui recouvre l’autel au moment de la messe.


AVERTISSEMENT

Les secrets contenus dans Le PETIT ALBERT ne doivent pas excéder les forces occultes de la nature ; c'est-à-dire, de tous les êtres créés qui sont épars dans ce vaste univers, soit dans les cieux, dans les airs, sur la terre et dans les eaux. Car ainsi qu'il est écrit que le sage dominera les astres, par sa prudence, de même doit-on être persuadé que les astres par leurs aimables influences profiteront au sage qui sera instruit de leur ascendant.


Voici quelques exemples de recettes :
- Pour connoître si un malade vivra ou mourra.
- Pour la difficulté d'uriner.
- Pour faire tomber les dents pourries sans douleur.
- Pour rendre un homme ou femme insensible à la torture, en sorte qu'on ne pourra rien tirer de leur confession.
- Pour savoir si les semences seront abondantes l'année prochaine.


Bien entendu, l’inévitable filtre d’amour :
- De l'amour réciproque de l'homme et de la femme.
Comme il n'y a rien de plus naturel à l'homme d'aimer et de se faire aimer, je commencerai par les secrets qui conduisent à cette fin ; sans m'amuser à invoquer Vénus et Cupidon, qui sont les deux divinités dominantes sur cette noble passion de l'homme, je dirai que dame nature, qui fait toutes choses pour l'homme, produit tous les jours grand nombre de créatures qui lui deviennent favorables dans le succès de ses amours.
Tirez de votre sang un vendredi du printemps ; mettez-le sécher dans un petit pot de terre neuf vernissé, dans un four, quand le pain en est tiré, avec les deux couillons d'un lièvre et le foie d'une colombe : réduisez le tout en poudre fine, en faites avaler à la personne sur qui vous aurez quelque dessein, environ la quantité d'une demi-drachme ; si l'effet ne suit pas à la première fois, réitérez jusqu'à trois fois, et vous serez aimé.

Voici une recette bien curieuse :
- De la maine de gloire dont se servent les scélérats voleurs, pour entrer dans les maisons de nuit sans empêchement.
J'avoue que je n'ai jamais éprouvé le secret de la main de gloire ; mais j'ai assisté trois fois au jugement définitif de certains scélérats qui confessèrent à la torture s'être servis de la main de gloire dans les vols qu'ils avoient faits; et comme dans l'interrogatoire on leur demanda ce que c'étoit, et comment ils l'avoient eue, et quel en étoit l'usage, ils répondirent, premièrement, que l'usage de la main de gloire étoit de stupéfier et rendre immobiles ceux à qui on la présentoit, en sorte qu'ils ne pouvoient non plus branler que s'ils étoient morts; secondement, que c'étoit la main d'un pendu ; troisiémement, qu'il falloit la préparer de la maniére suivante :

On prend la main droite ou la gauche d'un pendu exposé sur les grands chemins ; on l'enveloppe dans un morceau de drap mortuaire, dans lequel on la presse bien pour lui faire rendre le peu de sang qui pourroit être resté ; puis on la met dans un vase de terre avec du zimat, du salpêtre, du sel et du poivre long, le tout bien pulvérisé : on la laisse durant quinze jours dans ce pot; puis l'ayant tirée on l'expose au grand soleil de la canicule, jusqu'à ce qu'elle soit devenue bien sèche ; et si le soleil ne suffit pas, on la met dans un four qui soit chauffé avec de la fougère et de la verveine ; puis l'on compose une espèce de chandelle avec de la graisse de pendu, de la cire vierge et du sisame de Laponie, et l'on se sert de cette main de gloire comme d'un chandelier, pour y tenir cette chandelle allumée; et dans tous les lieux où l'on va avec ce funeste instrument, ceux qui y sont demeurent immobiles ; et sur ce qu'on leur demanda, s'il n'y avoit point de remède pour ce garantir de ce prestige, ils dirent que la main de gloire devenoit sans effet, et que les voleurs ne pourroient s'en servir si on frottoit le seuil de la porte de la maison, ou les autres endroits par où ils peuvent entrer, avec un onguent composé de siel de chat noir, de graisse de poule blanche et du sang de chouette, et qu'il falloit que cette confection fût faite dans la temps de la canicule.

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